T’es tu déjà demandé pourquoi tu n’avais jamais eu de vocation particulière ?
Quand tu étais petit, tu voulais devenir instit’, pompier, astronaute, comédien et catcheur… Les gens trouvaient ça plutôt mignon, mais très vite, on s’est mis à te demander : oui, mais pour de vrai ? Tu veux faire quoi plus tard ?
Et c’est là que tu as dû choisir ton orientation à l’école. Les différentes options t’intéressaient, mais il fallait toujours choisir une seule et unique voie. Déjà un vrai casse-tête à cette époque ! Et cette fameuse question qui revenait sans cesse :
Mais qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?
Bref, au fur et à mesure que les années passaient, l’angoisse de devoir répondre à cette question montait…
Et si tu avais le malheur de t’intéresser à plusieurs choses complètement différentes les unes des autres, on te disait que tu te dispersais. Ou encore pire : que tu ne finissais jamais ce que tu commençais.
C’est peut-être encore ton cas aujourd’hui…
La difficulté de trouver sa voie
Quand j’ai rencontré Clem, j’ai été impressionnée par ses innombrables centres d’intérêt : design graphique, développement web, photo, calligraphie, peinture, électronique, motion design…et j’en oublie !
Elle avait des compétences dans plein de domaines, mais elle avait du mal à trouver un travail ou des clients dont les missions ne l’ennuyaient pas au bout de quelques mois. Elle trouvait ça vite répétitif et rêvait d’expérimenter d’autres choses.
Non, elle ne voulait pas faire que du design graphique, elle voulait aussi pouvoir apprendre d’autres compétences, vraiment différentes les unes des autres.
C’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui puisqu’elle souhaite apprendre la mécanique, la rénovation, l’électricité et la plomberie à travers la conversion de notre autobus jaune !
Avec tous ces centres d’intérêt, elle se disait qu’elle ne trouverait jamais sa voie, qu’elle ne serait jamais pleinement satisfaite professionnellement, car non, elle ne rêvait pas d’être hyper spécialisée dans un seul et unique domaine !
Elle avait donc le sentiment de se disperser et de ne jamais achever les différents projets qu’elle montait. Elle ne se sentait pas à l’aise en tant qu’employée non plus, car cela impliquait de rester confiné à un poste précis avec des tâches plutôt définies. Et elle déteste la routine !
En réalité, l’idée de devoir trouver sa voie, remplir sa mission ultime nous est sans cesse rabâchée par la société.
Mais encore faut-il trouver ce que l’on veut faire et s’assurer qu’il est possible de gagner sa vie avec !
Et que faire quand plusieurs domaines très différents nous intéressent ?
Depuis la révolution industrielle et la spécialisation des tâches, les entreprises ont défini des postes aux tâches de plus en plus précises. Finalement, ce sont les experts d’un domaine qui s’en sortent le mieux professionnellement. Difficile dans ce contexte pour un multipotentiel d’y trouver son compte…
Un multi… quoi ?
Un multipotentiel (ou multipotentialiste) !
Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
La découverte d’un concept : le multipotentiel
Émilie Wapnick a théorisé ce concept dans son livre How to Be Everything : A Guide for Those Who (Still) Don’t Know What They Want to Be When They Grow Up.
Pour le moment, ce livre n’est malheureusement disponible qu’en anglais.
Un jour, je suis tombée sur une vidéo d’Émilie Wapnick lors d’une conférence TEDx, un peu par hasard .
Cette vidéo décrivait trait pour trait Clem ! Et de mon côté, sans coller à 100 %, je retrouvais certains traits de caractère. Je me suis donc précipitée voir Clem pour qu’elle la visionne à son tour…
Cette vidéo a été un vrai déclic pour nous et mettait le doigt sur ce qu’il nous manquait dans nos boulots respectifs (à cette époque, nous étions encore salariées). Cela nous expliquait pourquoi on s’ennuyait si rapidement.
Les super pouvoirs du multipotentiel
Les avantages de ne pas être un expert monomaniaque.
Ce qu’il faut retenir de la vidéo d’Émilie Wapnick, c’est que l’hyper-spécialisation a ses limites. La société a également grand besoin des multipotentiels, car ils apportent énormément de valeur :
- Ils ont une facilité à combiner leurs connaissances dans différents domaines pour créer quelque chose de nouveau. La synthèse de leurs différentes expériences leur permet de penser « out of the box » et génère d’excellentes capacités d’innovation.
- Les multipotentiels ont également la capacité d’assimiler de nouvelles connaissances très rapidement et plus facilement que la moyenne. Et ça se comprend puisqu’ils ont été dans la peau de débutant de nombreuses fois.
Si on prend l’exemple de Clem, c’est assez bluffant : elle est toujours en train de se former. Ainsi, elle n’hésite pas à investir dans des formations ou à chercher l’information par elle-même. En quelques heures, elle est capable de prendre en main un nouveau logiciel ou d’appliquer de nouveaux principes.
C’est comme ça qu’elle a créé un photomaton qui prend des photographies lorsque l’on touche le bois de la cabine (pas de boutons, c’est le champ électromagnétique de ton corps qui déclenche l’appareil). Elle a combiné ses connaissances en photo, en code, en microprocesseurs et en bricolage pour créer sa machine… qui fait un carton à chaque fois qu’elle la sort.
- Les multipotentialistes sont aussi des personnes qui osent plus facilement essayer de nouvelles choses et ont moins de difficultés à sortir de leur zone de confort (je pense très fort à notre bus jaune en écrivant ces lignes… 🙂
Tu as le génie de Léonard
À la Renaissance, c’était un idéal d’être un multipotentiel. Pense à Léonard de Vinci. On le qualifie aujourd’hui de génie, mais si l’on regarde de plus près, il se formait en anatomie, étudiait le mouvement, créait des machines, faisait de nombreuses recherches, pour peindre les œuvres. Il avait une vision d’ensemble et connectait ses découvertes.
D’ailleurs, cet aspect de Léonard de Vinci fascine Clem depuis toute petite.
C’était peut-être un moyen de se rassurer dans ce monde où l’on te demande de choisir à 16 ans si tu veux faire scientifique ou littéraire.
Mais… Tu fais quoi quand les deux te passionnent ?
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est plus un problème, au contraire. Tu as toute ta place dans ce monde.
La capacité de s’adapter a été identifiée comme l’une des compétences les plus importantes pour le 21e siècle¹ : les évolutions technologiques, économiques vont de plus en plus vite et sont imprévisibles.
Les États et les différentes instances gouvernementales n’ont pas l’agilité pour s’adapter et se retrouvent souvent dépassés : pensons aux cryptomonnaies, aux formations en ligne, les nouveaux modes de travail, etc.
De la même manière, les compétences des travailleurs deviennent de plus en plus vite obsolètes à cause des avancées technologiques et de l’automatisation croissante.
Dans le futur, les individus devront donc de plus en plus compter sur eux même. Et les multipotentiels partent avec un avantage certain à ce niveau-là puisqu’ils possèdent déjà trois compétences cruciales :
- la créativité
- l’adaptabilité
- une excellente capacité d’apprentissage
Ton quotidien change ? Les technologies menacent ton métier actuel, pas de soucis.
Tu te formes à la vitesse de Flash, tu changes de voie sans en faire cas et tu trouves une nouvelle idée qui te différencie. Boom ! Même pas peur de l’intelligence artificielle (d’ailleurs, Clem travaille sur un projet d’IA pour mieux les comprendre. Véridique !).
Comment s’épanouir quand on est un mutipotentiel ?
C’est bien beau tout ça, j’ai plein de qualités, mais je m’ennuie toujours autant au travail…
Effectivement, les multipotentiels ne sont pas toujours les plus heureux en entreprise.
À moins d’être dans une entreprise qui te laisse une grande latitude dans tous les domaines que ce soit du choix du projet jusqu’à son exécution ! Et si tu travailles dans une grosse boîte, ça risque d’être très difficile pour toi. Je l’ai vécu et ça a mal fini…
Freelance, le statut idéal pour un multipotentiel
Pour bien fonctionner, les grandes entreprises mettent en place de nombreux processus et définissent très précisément les tâches de chacun.
Le modèle est donc difficilement compatible avec un multipotentialiste.
En réalité, nombre de multipotentiels s’épanouissent très bien dans des carrières de freelances. Si tu regardes la vidéo d’Émilie Wapnick, beaucoup des personnes citées en exemple sont des travailleurs indépendants.
Comme Bob Child qui est luthier et psychothérapeute, ou encore Nora Dunn, qui est nomade et écrivain freelance. Enfant, elle était pianiste-concertiste, et maintenant elle fait chauffer son clavier d’ordinateur plus vite que n’importe qui. Avant ça, elle a été planificatrice financière et a appris les mécanismes de la vente qui lui permettent de créer d’excellent pitchs pour les éditeurs !
En effet, le statut de freelance offre la liberté de sélectionner ses projets et ses clients. Tu peux ainsi offrir tes services sans te limiter et accepter des missions qui te challengent !
Nous avons d’ailleurs écrit un guide gratuit pour t’aider à bien démarrer ton activité de freelance. On t’y explique en détail comment trouver des clients, monter un projet personnel, créer un portfolio percutant, mais aussi… gérer le stress des débuts.
Le projet personnel, l’atout ultime du multipotentiel
Mais surtout, tu peux développer un projet personnel qui te ressemble et qui fera une excellente présentation de tes multiples compétences auprès de clients.
Et c’est exactement ce qu’on a fait avec Clem. On a successivement lancé les Petits aventuriers, puis Voyage en roue libre.
Nous avons construit ces projets en mettant à profit nos compétences et nos différents centres d’intérêt/passions. Certaines sont déjà intégrées dans le projet alors que d’autres sont encore en gestation :
- les illustrations (central au concept des Petits Aventuriers)
- le motion design (permet d’animer les illustrations des Petits Aventuriers et pourrait agrémenter les vidéos de Voyage en roue libre dans le futur)
- le design graphique (nous permet d’avoir deux identités de marques fortes et couvre nos besoins en communication)
- la photo (nous donne du matériel pour illustrer le blog de Voyage en roue libre et nos réseaux sociaux)
- la vidéo (nous permet de communiquer sur Voyage en roue libre et de faire des vidéos éducatives pour les Petits Aventuriers)
- le podcast (nous permet d’approfondir sur certains sujets de Voyage en roue libre et d’assouvir notre soif de connaissance en posant nos questions aux invités)
- le développement web (parfait pour gérer les petits tracas d’un site web)
- le storytelling (pour raconter des histoires à travers les deux projets)
- le copywriting (nous permet de développer les projets en ayant plus d’impact)
- le blogging : SEO, web marketing (pour transmettre nos idées et aider nos deux communautés)
- la conversion du bus : mécanique, travail du métal et du bois, électricité, plomberie, projection, son, etc. (pour pouvoir partir sur les routes l’esprit tranquille à bord de notre bureau roulant et cinébus)
- le théâtre d’improvisation (permet d’être plus à l’aise à la caméra, mais aussi lors de conférences ou d’ateliers)
- les partenariats (pour faire parler des projets)
- le voyage (un élément central des deux projets)
- la lecture et la recherche (permet de nous former en continu, mais aussi de trouver des idées de sujet et d’univers)
- l’électronique – robotique (permettra certainement d’ajouter des gadgets bien cool dans notre bus)
- la peinture (à venir sur le bus et dans nos bureaux !)
- la 3D (pour créer des personnages et modéliser le bus !)
- Les cryptomonnaies (on n’a aucune idée de comment ça va s’intégrer au projet… 😉
Bref, on s’arrête là, mais c’est sans fin…
L’absence de routine pour les créateurs nomades
Comme tu peux le constater, énormément de disciplines imprègnent ces deux projets. Mais pour nous aucune lassitude puisqu’on switch de spécialité en spécialité et on réutilise les notions apprises dans les différentes matières !
Nous ne sommes pas des expertes dans tous les domaines, mais on se perfectionne petit à petit, quand l’envie est là. Ces projets ont tellement de ramifications, qu’il est impossible pour nous de s’ennuyer ou d’avoir vraiment une routine.
Enfin, si tu penses que consacrer une grosse partie de ton temps à ton projet personnel est une erreur, tu te trompes : plus nos deux projets se développent et plus nous sommes contactées par des clients intéressés à travailler avec nous.
Ta spécialisation, c’est toi !
Si tu te reconnais dans ce concept, il y a des chances que ce soit une révélation pour toi.
Lors d’une conférence à Bruxelles, nous avons rencontré Camille. Elle nous racontait être passée par un parcours très alambiqué, mélangeant le scientifique, le littéraire et passant par des métiers qui ne semblaient pas avoir de cohérence entre eux.
Clem lui a recommandé de regarder cette vidéo.
Le lendemain matin, Camille est arrivée en trombe pour dire à Clem que c’était une révélation, que ça changeait tout. Plus besoin de se sentir mal face à cette différence, juste à connecter les points.
De ton côté, tu dois analyser tout ce qui t’intéresse et trouver comment tu peux utiliser tous tes intérêts, toutes tes compétences pour créer un projet unique.
Tu inventeras peut-être un métier, tu lanceras peut-être une entreprise très innovante. En tant que multipotentiel, il ne te reste qu’à inventer avec toutes tes compétences et tous tes intérêts.
Cela peut te prendre du temps de découvrir ton vrai truc à toi. Mais pour t’aider, nous t’offrons un guide de 50 pages pour essayer de trouver ce qui fait TA spécialité, TON unicité au milieu de toutes tes passions et intérêts.
Lis le chapitre 1 pour bien définir ton ikigai, cela te guidera énormément. Le chapitre 2 t’aidera à concevoir ton projet personnel selon tes centres d’intérêt.
Je te propose un appel (gratuit) de découverte de 30 minutes, pour te donner des pistes et des actions à mettre en place. Il te suffit de t’inscrire en cliquant ici.
¹ Sources
- The 10 skills you need to thrive in the Fourth Industrial Revolution | World Economic Forum
- The Most In-Demand Hard and Soft Skills of 2019 | LinkedIn Talent Blog
- OECD Skills Outlook 2019 (Summary in French) / Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2019 | READ online
Cécile dit
C’est drôle de voir un vrai nom collé sur le bazar qui fait celle que je suis 😆
J’ai toujours cru que j’étais un peu à côté de la plaque jusqu’à ce que je devienne free-lance et que je trouve enfin ma voie, celle dans laquelle je m’éclate. Je suis multitâches et j’ai sans cesse de nouvelles missions où il me faut acquérir de nouvelles compétences…et franchement, je m’éclate !
Merci pour cet article dans lequel je me suis tellement reconnue et du coup sentie moins « anormale »
Clem et Mumu dit
Salut Cécile ! Je suis complètement d’accord avec toi ! Depuis que je suis devenue freelance, j’ai jamais été aussi bien. Je kiffe la flexibilité que ça me donne et j’apprends tellement de nouvelles choses, c’est fou ! 🙂 En tout cas, ravie que tu aies apprécié l’article !
Marion dit
C’est fou, je suis tombée sur cette vidéo il y a quelques années aussi et elle m’a tellement éclairée. Pendant les études, c’est vrai que c’est compliqué mais c’est un atout dans la vie professionnelle. La seule chose c’est que j’ai tendance à vite m’ennuyer avec la routine, il faut que les journées soient faites d’imprévues et de challenges.
Clem et Mumu dit
Salut Marion ! On te comprend tellement ! On a hâte de voir la suite de vos aventures. On est certaines qu’il y aura encore beaucoup de péripéties 😉
Karine G dit
Waouw merci Clem et Mumu, je me sens moins seule. Je me suis toujours sentie différente. J’ai toujours eu du mal à définir ce que je voulais faire. Je change sans arrêt d’entreprise depuis de nombreuses années. Je me suis formée l’an dernier au SEO. Et je n’ai pas fini d’en apprendre là dessus. Maintenant je me forme à la rédaction web. J’adore apprendre mon cerveau en redemande. Il faut dire que je ne l’ai pas alimenté pendant de trop longues années à m’occuper de mes enfants.
Merciii