Et tous les permis intermédiaires…
Pour ce nouvel article qui te partage notre expérience de l’expatriation au Québec et plus particulièrement nos différents parcours administratifs ; nous avons décidé de décrire chacune à tour de rôle, nos cheminements qu’ils s’agissent de permis d’études ou de permis de travail au Canada.
Attention, les lois évoluent, donc tu devras faire tes recherches auprès des administrations compétentes, mais ce portrait te donnera des pistes pour ton projet.
Sommaire
1- Les permis d’études et le permis post-diplôme
2- Le PVT et le permis jeune professionnel (JP)
3- La Résidence Permanente (RP)
5- Les avantages de la double nationalité pour un créateur nomade
1- Les permis d’études et le permis post-diplôme de Mumu
Le permis d’études
Je suis arrivée la première au Québec en 2008. Après une année en Inde, j’ai décidé de finir mes études au Québec. Je pense que parler le français me manquait. Et après toutes ces années au soleil, j’avais envie de voir la neige et un vrai hiver !
Pour cela, j’ai dû faire une demande à l’Université Laval pour intégrer la faculté d’administration des affaires : ils ont alors examiné mon dossier scolaire. Quelques semaines plus tard, je recevais une lettre d’invitation officielle de l’Université : je pouvais alors officiellement lancer ma demande de Certificat d’Acceptation du Québec (CAQ) et mon permis d’études !
Ce permis est relativement facile à obtenir si tu arrives directement d’Europe. Mais comme j’arrivais d’Inde, j’ai eu besoin de faire des examens médicaux supplémentaires. Ces rendez-vous s’obtiennent très rapidement auprès de médecins agréés (ils sont situés dans les grandes villes) et ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.
Une fois tous les documents de la demande réunis, j’ai pu envoyer ma demande. Quelques semaines plus tard, j’ai enfin reçu la lettre d’introduction du bureau des visas. C’était donc le moment de réserver mon billet d’avion !
Activer son permis d’études
Quand tu vas arriver au Québec, tu vas passer l’immigration au premier aéroport Canadien où tu atterris. Pense donc à prévoir plusieurs heures (au moins 4h) entre les 2 vols si tu as une connexion : les formalités d’immigration peuvent prendre du temps ! Dis-toi que tu ne seras pas le seul étudiant à arriver quelques jours avant le début des cours.
Il faudra que tu présentes tous les documents de ta demande : le CAQ, la lettre d’intro, etc. Et surtout, tu dois apporter la preuve que tu as bien les fonds pour pouvoir vivre au Canada pour toute la durée de tes études.
Le renouvellement du permis d’études
Après une année réussie à l’université Laval, j’ai été acceptée dans le programme MBA. Il fallait donc que je renouvelle mon permis d’études qui arrivait à expiration. Attention, il faut absolument lancer la demande avant que ton permis n’expire. Là, la procédure a été beaucoup plus simple, tout se faisait en ligne sur le site web d’immigration Canada. Par contre, ma demande a mis du temps à être traitée et mon permis a expiré. Pas de panique ! Tant que tu apportes la preuve que tu as bien lancé ta demande ; tu n’auras pas de problème avec ton établissement scolaire, cela arrive relativement souvent, ils sont habitués.
Attention, tu ne pourras pas quitter le territoire du Canada tant que tu n’as pas reçu le nouveau permis. Ou plutôt si, mais ils ne te laisseront pas rentrer si tu sors ! Alors, on oublie le petit week-end aux USA pour quelque temps… De mon côté, cette situation a duré 2-3 semaines.
Le permis post-diplôme
En 2010, j’ai donc obtenu mon MBA, mon diplôme officiel québécois. Et là, le Québec m’a fait un gros cadeau : j’étais admissible au permis de travail post-diplôme !
Et accroche-toi, car il s’agit d’un permis ouvert* d’une durée de 3 ans ! Le permis rêvé pour tout candidat à l’immigration puisqu’il te laisse largement le temps de lancer ta demande de résidence permanente.
Le permis ouvert signifie que tu peux travailler pour n’importe quel employeur, hormis certains emplois réservés aux citoyens canadiens pour des raisons de sécurité. Cela veut dire que je ne suis pas rattachée à une entreprise, mais ça, Clem va te raconter ça en détail un peu plus loin.
En plus de ça, la demande est super simple ! Tout se passe en ligne et il n’y a pas beaucoup de documents à fournir. Je pense que ça a dû me prendre 30 minutes pour tout remplir ! Par contre, attention au timing : il y a un délai à respecter pour présenter sa demande une fois ton diplôme obtenu.
2- Le PVT et le permis jeune professionnel de Clem
Le Permis Vacances Travail (PVT)
Les conditions pour l’obtenir peuvent changer d’un pays à l’autre et d’une année sur l’autre. À l’époque de ma demande de PVT, lorsque les dinosaures existaient encore, c’était premier arrivé, premier servi. Les places s’étaient écoulées en deux mois ou deux semaines. Petit trou de mémoire dû à l’âge !
Moi, tout a commencé avec un PVT : Permis Vacances Travail, en 2011. C’est un permis de travail ouvert. Si tu l’obtiens, tu peux venir travailler pour n’importe quel employeur, mais aussi et surtout à ton compte. Donc si tu es freelance ou que tu veux avoir des revenus d’appoints avec des missions en plus de ton job d’employé, c’est idéal.
Tu peux obtenir des PVT dans plusieurs pays dans le monde, comme le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande… et évidemment le Canada !
Comment faire sa demande de PVT ?
Aujourd’hui, il faut présenter une demande en ligne dans le cadre de l’Expérience Canadienne Internationale (IEC) qui regroupe trois programmes :
- Le Permis Vacances Travail (PVT)
- Le Stage Coop International
- Le Permis Jeune Professionnel (JP)
Le site t’explique très bien les différentes marches à suivre. Je vais résumer la nouvelle procédure.
Tu dois d’abord déterminer si tu es éligible. Puis, tu dois créer un profil en ligne. Tu pourras soumettre ensuite ta candidature et choisir dans quel bassin tu souhaites t’inscrire.
Si tu es tiré au sort tu recevras sur ton compte en ligne une invitation à présenter une demande, tu as 10 jours pour commencer à la remplir. Dès que tu la commences, il te restera 20 jours pour la compléter, soumettre ta demande et t’acquitter des frais (à partir de 150 $CAD). Ensuite, tu pourrais avoir d’autres conditions à remplir en fonction du programme que tu choisis. Si tu es français ou belge, tu recevras une demande pour fournir tes données biométriques. Ensuite, ils évaluent ta demande. Puis, tu obtiens ton permis. Et tu fais tes bagages pour une belle aventure !
Ce processus peut être très long, notamment, pour la période du tirage au sort.
Dans mon cas, c’était avant que le PVT connaisse le succès d’aujourd’hui, et ma demande a été acceptée en décembre. À peu près, un mois après la demande.
Bref, le jour où j’ai appris que j’avais obtenu ce permis c’était fou. Un rêve de plusieurs années se concrétisait enfin. J’allais enfin pouvoir découvrir le Canada !
Sauf que juste avant de partir, un de mes clients a déclaré faillite et m’a laissé une ardoise de 3 000 euros, soit la somme que je devais avoir sur mon compte avant de partir.
Une des conditions pour obtenir le PVT et pouvoir entrer sur le territoire, c’ est d’avoir les fonds nécessaires à ta survie pour 3 mois. À cela tu ajoutes, le montant de l’assurance privée à laquelle tu dois souscrire pour le nombre de mois où tu seras présent sur le territoire canadien. Ce qui représentait à peu près cette somme. Donc autant te dire, que j’étais en « criss » comme on dit ici. Finalement, j’ai réussi à rassembler la somme avec d’autres contrats. Mais j’ai eu quelques sueurs froides !
Ce petit aparté me donne envie d’écrire un article sur les erreurs à ne pas commettre lorsque l’on débute en freelance… Si ça t’intéresse, laisse un commentaire en nous disant quelle profession tu exerces.
Mon expérience de PVTiste
Bref, l’avantage du PVT, c’est que tu n’as pas besoin d’un employeur avant d’arriver au Canada. C’est parfait, tu peux le trouver sur place. C’est aussi difficile, car tu ne connais personne. Qu’on le veuille ou non, le réseau, ça joue beaucoup !
C’est grâce à un stage que j’avais fait en France chez Intégral Ruedi Baur, que j’ai pu rencontrer un architecte montréalais et le bureau avec qui il collaborait.
Lors de notre premier entretien, je n’ai rien compris à ce qu’il me racontait, mais ce que je voyais me plaisait énormément. Il m’a avoué plus tard que lui aussi ne me comprenait pas avec mon accent !
Pendant cet entretien, une de ses collaboratrices est passée : ma future boss. Mon book lui a plu et elle m’a offert un travail.
Bref, un mois après mon arrivée, je travaillais dans mon domaine et sur des projets de rêves. Je n’avais pas prévu d’être employée, mais finalement pourquoi ne pas essayer ? Tout en gardant d’autres clients !
Ce n’est pas le cas pour tout le monde. Beaucoup d’entre nous ne trouve pas dans leur domaine, ça peut refroidir et décevoir.
Si tu viens en PVT, il faudra que tu te prépares à cette éventualité. Le Québec et le Canada ne nous attendent pas.
Finalement, je n’ai pas vraiment profité de la partie « vacances » du PVT.
Au départ, je pensais rester un an maximum ici, puis au bout de 3 mois ma décision était prise : je reste !
Le permis jeune professionnel
À cette époque le PVT ne pouvait être que d’une durée d’un an. Mais il était cumulable avec le permis Jeune Professionnel (JP).
J’ai donc entamé très rapidement ma demande de JP – Permis jeune professionnel.
Le JP m’offrait 18 mois de plus : Joie !
Le seul inconvénient est qu’il est fermé. Cela veut dire que tu es donc relié à ton employeur. Impossible d’être travailleur autonome (freelance) dans ce contexte. Tu ne peux pas changer d’employeur facilement. Bref, c’est très contraignant.
J’ai donc très vite demandé ma résidence permanente. On te raconte ça juste en dessous.
La demande pour ce type de permis se fait en ligne et suit la même procédure que pour le PVT, avec quelques subtilités en plus.
J’ai reçu très rapidement mon nouveau permis, en quelques semaines, par e-mail. Il fallait donc le faire valider. Et pour ça, il faut sortir du territoire canadien et passer à nouveau par l’immigration.
Donc tu as deux choix : soit tu en profites pour passer quelques jours à l’étranger, soit tu fait le tour du poteau.
Qu’est-ce que le tour du poteau ?
Le tour du poteau consiste à passer la frontière terrestre du Canada, pour aller aux États-Unis. Sauf qu’après être sorti du Canada, tu ne rentres pas aux États-Unis. Tu expliques aux douaniers américains que tu veux seulement repasser la frontière canadienne pour valider ton permis. Ils te laissent faire demi-tour et tu entres à nouveau au Canada. À ce moment-là, tu passes par le bureau d’immigration Canada qui valide ton permis. Évidemment, il faut tous tes papiers avec toi. Je te recommande d’emmener tout les éléments du dossier que tu avais envoyé pour valider ta demande, et les originaux.
En vivant à Montréal, c’est plutôt facile à faire. Pour mon Permis Jeune pro, je l’avais fait en louant une voiture une soirée après le boulot. La frontière est à 45 minute de route.
3 – La Demande de Résidence Permanente
En 2011 (Mumu) et 2012 (Clem), nous avons lancé notre demande de résidence permanente.
Et là, autant être clair : il faut être TRÈS motivé ! C’est vraiment du sport et des heures passées à rechercher les informations sur les dix dernières années de ta vie.
Pour commencer, tu dois obtenir un CSQ : Un certificat de Sélection du Québec. La demande n’est pas trop compliquée mais cela peut prendre plusieurs mois pour le recevoir…
Une fois reçu, il est temps de s’attaquer au gros morceau : le fédéral !
Réunir tous les documents
Attends-toi à devoir fournir sur une période de 10 ans :
- Tous tes bulletins de notes depuis le collège, un récap’ de toutes tes études
- Toutes les adresses où tu as vécu
- Tous les emplois que tu as occupés, même les petits boulots étudiants, ou le travail en freelance.
- Tous les voyages que tu as fait
- Les adresses de tes parents, tes frères, tes soeurs
- Ce qu’ils font dans la vie
- etc.
Une fois que tu as toutes ces informations, tu dois remplir le formulaire. Évidemment, comme tout bon formulaire, les cases sont trop petites pour mettre toutes les infos. Alors là, tu improvises sur une feuille libre, en espérant que ça passe…
Tu dois également fournir un extrait de casier judiciaire de tous les pays où tu as vécu plus de six mois : pour la France, c’est hyper facile, tu fais la demande en ligne et tu reçois le document très rapidement.
Mais pour Mumu… L’Inde… C’était compliqué… Finalement, après avoir communiqué avec le Haut Commissariat de l’Inde à Ottawa, ça a marché : il a fallu qu’elle envoie un chèque certifié pour recevoir quelques jours plus tard son précieux document. En fait, elle a passé plus de temps à chercher l’information pour connaître la procédure à suivre que pour l’obtenir !
Tu auras aussi une visite médicale à faire (Non remboursée, bien évidemment).
Les frais à payer : au total, cela nous a coûté autour de 2000$ par personne (provincial + fédéral).
Les délais de traitement
Enfin, la chose la plus importante pour présenter cette demande : Les délais de traitements.
Ils sont abominablement longs. Selon les années, ils oscillent entre 1 et 2 ans. Et ça, c’est si tout se passe bien !
Alors surtout, lance ta demande de résidence permanente dès que tu peux, n’attends pas ! Ça t’évitera d’avoir ton visa qui expire pendant que ta demande est en cours : le statut est très flou.
Tu ne peux pas quitter le Québec sans courir le risque de ne plus pouvoir y rentrer : oublie le retour pour les fêtes de fin d’année ! Tu n’as pas le droit de travailler non plus à moins que tu redemandes un permis de travail temporaire… Etc…
Et puis, un jour, tu as ton dossier complet alors tu cours envoyer la demande. Et là, c’est l’attente interminable qui débute…
Les mois passent… Et un jour, tu reçois un email de confirmation : ils ont bien reçu ton dossier ! Hurrah ! Ça commence à devenir concret tout ça !
Les mois continuent de passer… un second email ! Ils te confirment que ta demande est complète, il ne manque pas de document. Ils vont pouvoir commencer l’analyse de ton dossier !
Tu commences à désespérer…Et puis un beau jour, il est là : l’email qui te confirme que c’est bon, tu es acceptée en tant que résidente permanente, la Confirmation de RP !
Fête !
Le dernier tour du poteau
Pour activer ta résidence permanente, il ne te reste plus qu’à faire le tour du poteau encore une fois. Facile… a priori.
Pour activer ma Résidence Permanente, il fallait donc que je sorte du Canada et la frontière la plus proche est celle des États-Unis, à 45 min en voiture de Montréal. Tant qu’à devoir louer une voiture, on s’est dit qu’on pourrait se faire un petit road trip en direction de Boston.
De cette manière, je pourrais activer ma RP à notre retour au Canada. Mais Boston, ce n’est pas la porte à côté… On est donc arrivées à un petit poste-frontière le dimanche soir à 1h30 du matin… Et là, l’agent nous a appris qu’il fallait qu’on aille au gros poste-frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle pour les formalités administratives.
Activer sa résidence permanente au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle
Heureusement, ce n’était pas si loin et à 2h du matin, j’entamais les démarches pour l’activation malgré le manque d’entrain des agents frontaliers.
Après plusieurs questions et plusieurs formulaires à remplir, il fallait que je prouve que j’avais suffisamment de fonds pour entrer au Canada ! À vrai dire, je n’avais pas prévu de justificatifs puisque ma demande avait été acceptée et que dans ma demande, il était écrit que j’avais un emploi…
Ma carte d’employée ne leur suffisait pas non plus… Finalement, c’est Clem qui m’a sauvée la mise en me prêtant son smartphone. J’ai pu me connecter à mon compte en banque et leur montrer que j’avais bien des paies régulières, dont une qui était tombée 4 jours plus tôt… À 4h du matin, on a enfin pu se mettre en route pour Montréal !
Et j’étais résidente permanente !
Bref, si tu dois activer ta RP, essaie d’arriver à une heure moins tardive (tu seras mieux reçu) et prévois d’avoir du temps devant toi ! Et surtout prends tout ton dossier de demande + tous les justificatifs auxquels tu peux penser : fonds suffisants, assurance, permis, extrait de casier judiciaire, preuve de domicile, etc… Il suffit de tomber sur un agent un peu trop zélé pour être empêché de rentrer au Canada !
Surtout si ton autre visa arrive à expiration sous peu…
Ce jour-là, les agents te remettront un papier ultra important : ta confirmation de résidence permanente. S’il y a un papier que tu ne veux pas perdre c’est lui. Tu peux en faire une copie numérique, mais ils peuvent te demander l’original à plusieurs occasion, notamment pour la citoyenneté.
L’activation de Résidence Permanente de Clem à l’aéroport Pierre-Éliott Trudeau.
Avant d’obtenir ma résidence permanente, je suis passée par quelques périodes de stress… Mon dossier n’avançait pas. Mon permis JP arrivait à expiration. Les informations que je trouvais sur le sujet n’étaient pas claires, contradictoires. Impossible de savoir, si la légende urbaine du statut implicite était réelle et fonctionnait dans mon cas.
Ce statut suppose que si ton permis expire, mais que tu as un autre visa en cours de traitement tu peux rester sur le territoire. Mais peux-tu continuer de travailler ? À ce moment-là, plusieurs de nos contacts se sont fait refouler aux douanes ou expulsés.
Après des heures d’enquêtes sur les sites officiels, des appels avec les agents d’Immigration Canada, etc, j’ai enfin eu une réponse sur la bonne marche à suivre : demander un visa de travail temporaire fermé avec mon employeur du moment.
Finalement, j’ai fait la demande de ce permis et je l’ai obtenu quelques jours avant l’expiration de mon JP.
OUF !
Et finalement, j’ai reçu ma confirmation de résidence permanente quelque jours avant de partir en voyage pour la France.
À mon retour, j’ai ainsi pu passer par le bureau de l’immigration de l’Aéroport Elliot-Trudeau. Le douanier était surmotivé et a réglé mon dossier super rapidement, dans la bonne humeur. J’ai eu plus de chance que Mumu. Il n’y a vraiment aucune règle, tout dépend du fonctionnaire sur lequel tu tomberas !
SOULAGEMENT !
Plus de stress administratif pour 5 ans !
Les avantages et les conditions de la Résidence Permanente
Une fois la résidence permanente activée, Immigration Canada te fait parvenir par la poste ta carte officielle de résident permanent. Attention, le réception de la carte peut prendre quelques mois donc ne prévois pas de voyage pendant ce laps de temps.
Mais pourquoi faire la RP ?
La Résidence Permanente te permet de travailler n’importe où au Canada et pour n’importe quel employeur. Elle est valable 5 ans mais tu peux la renouveler indéfiniment, ce qui est un gros avantage par rapport aux permis de travail temporaires (la procédure est hyper simple, elle coûte environ 50$ mais il faut s’y prendre 6 mois à l’avance).
Tu as aussi accès au chômage en cas de coup dur.
En fait, tu as quasiment les mêmes droits qu’un citoyen, sauf le droit de vote et l’accès à certains jobs de fonctionnaires pour le gouvernement.
Attention par contre, lorsque tu deviens résident permanent, tu as l’obligation de rester un minimum de 2 ans sur 5 ans au Canada, sinon, ta RP est révoquée.
Mais bon, ça laisse quand même pas mal de liberté : on a fait notre tour du monde de 14 mois à cette période !
C’est également le passage obligé pour pouvoir demander la citoyenneté canadienne, on te raconte ça juste en dessous.
4- La Citoyenneté canadienne
Pour pouvoir faire la demande de citoyenneté, il faut totaliser un nombre minimum de jours sur le territoire et être résident permanent. On ne pourra pas te dire le nombre exact de jours dans cet article, car les conditions changent tout le temps. Donc vérifie bien sur le site d’Immigration Canada avant de faire ta demande, c’est très important.
Comment ça se passe exactement ?
La bonne nouvelle, c’est que cette fois, tu n’as que le fédéral à faire : tu vas gagner du temps et de l’argent !
Les frais pour la demande de citoyenneté sont un peu moins chers que pour la RP, nous avons payé 630$ + 160$ pour obtenir un passeport valable 10 ans.
Un petit conseil : garde tout des documents de ta demande de RP, ils vont te demander à peu près la même chose que pour la RP mais sur les 5 dernières années. Continue donc de noter toutes tes sorties de territoire après l’obtention de ta Résidence Permanente.
C’est pareil si tu déménages ou si tu changes d’emploi, garde les adresses dans ton dossier.
Puisque tu es résident permanent, tu n’as pas le stress de l’expiration de ton visa. Et ça, ça fait une vraie différence avec la RP, tu es beaucoup plus serein ! C’est une très bonne chose puisque les délais sont souvent assez longs. Le processus prend en moyenne 1 an.
Car une fois que ton dossier a été envoyé, le manège recommence…
L’attente.
La réception de ton dossier.
L’attente.
La validation de ton dossier…
Et arrive la CONVOCATION À L’EXAMEN ! Tu vas le passer 10 jours plus tard.
L’examen de citoyenneté
C’est pour ça qu’on te conseille de commencer à réviser ton examen de citoyenneté dès que tu envoies ton dossier. La convocation peut arriver extrêmement vite et quand tu la reçois, tu as très peu de temps pour te préparer.
Notre conseil : regarde régulièrement ton statut en ligne car tu auras l’information sur la date de ton examen avant de recevoir ta convocation officielle par la poste : elle peut facilement arriver une semaine plus tard dans ta boîte aux lettres.
D’ailleurs, on a été surprises, il y a beaucoup de contenu à retenir. Le livret fourni par Immigration Canada est petit mais est très riche et condensé. Tu dois retenir beaucoup de noms, de dates, d’évènements.
C’est très intéressant et ça permet de solidifier nos connaissances sur le pays.
Tu peux commander le livre pour l’examen de la citoyenneté sur leur site web, c’est gratuit. Il est vraiment indispensable. Tu peux l’avoir en version électronique, imprimée, même en podcast ! Mais attention, lire le livre ne suffit pas, il faut aussi s’entraîner avec des Quizz et des flashcards. Beaucoup de gens échouent à ce test car ils ne le prennent pas au sérieux… donc au travail !
De notre côté, c’était clair qu’on voulait l’avoir dès le premier coup pour éviter d’avoir à le repasser et perdre encore de précieux mois. En plus, si tu échoues deux fois au test, les choses se compliquent : tu devras expliquer à un agent de l’immigration pourquoi tu n’as pas appris les choses exigées… Mais ça a plutôt bien été pour nous avec 20/20 pour Clem (toujours la bonne élève, ça m’énerve !!!) et 19/20 pour moi (Mumu) !
Le test est un QCM de 20 questions et tu as 30 minutes pour le compléter, ce qui est largement assez si tu as bien révisé.
L’entrevue de citoyenneté
Juste après l’examen, tu seras convoqué à une entrevue avec un agent de l’immigration qui passera en revue ton dossier et te posera des questions.
Par exemple, l’agent qui a passé Mumu en entrevue lui a demandé de lui redire de mémoire tout l’itinéraire du tour du monde avec les dates ! À ce moment là, on te dit aussi ta note à l’examen.
Quelques semaines plus tard, tu reçois enfin, ce que tu attends le plus :
LA CONVOCATION À LA CÉRÉMONIE DE CITOYENNETÉ
La cérémonie de citoyenneté
C’est à ce moment-là que nous sommes devenues officiellement Canadiennes ! La Cérémonie est vraiment très émouvante car elle regroupe plein de gens qui viennent d’horizons complètement différents.
On s’entend que pour les personnes venant des pays occidentaux, obtenir la citoyenneté, c’est vraiment cool mais ce n’est pas non plus indispensable à ta survie.
Mais pour certaines personnes présentes qui viennent de pays pauvres, en guerre, de dictatures, etc… cette citoyenneté change tout pour eux. Ils vont pouvoir avoir un avenir, vivre en sécurité, avoir l’accès à une éducation, trouver un travail, accéder à l’égalité des chances et des droits… Bref, c’est vraiment très émouvant et marquant comme expérience.
Lors de la cérémonie, tu vas chanter l’Hymne national « Ô Canada », c’est donc mieux si tu connais les paroles. Tu dois aussi prêter serment à la couronne d’Angleterre puisque le Canada fait partie des seize royaumes du Commonwealth : et attention ! Les agents vérifient que tu prêtes bien serment et que tu prononces bien tous les mots sans faire de gestes déplacés. Si tu ne le fais pas sérieusement, ta citoyenneté pourrait t’être refusée.
Tu devras ensuite signer le Serment.
Enfin, à la fin de la cérémonie, le juge de la citoyenneté te remet enfin ton certificat de citoyenneté ! Tu es officiellement Canadien / Canadienne.
Le cadeau qui fait plaisir !
Et ce n’est pas tout, il y a un petit bonus ! Lorsque nous sommes devenues Canadiennes, nous avons eu la bonne surprise de recevoir une pochette avec plein d’avantages pour découvrir le Canada pendant un an : l’accès gratuit à tous les parcs gérés par Parcs Canada ! Tous les musées gratuits ! Un rabais de 50% sur les billets de train Via Rail ! Bref, de quoi bien profiter de notre année !
5- Les avantages de la double nationalité pour un créateur nomade.
Côté Français :
Le passeport français te donne accès à l’un des réseaux consulaires les plus développés dans le monde ! Et il propose de nombreux services à ses ressortissants qui peuvent s’avérer vraiment pratiques en cas de pépins en voyage. Imagine, si tu perds ton passeport !
Le passeport français est toujours classé dans le top 5 des meilleurs passeports à posséder dans le monde : en effet, il te permet de visiter plus de 188 destinations sans demande de visa à faire à l’avance. Ça te donne un sacré terrain de jeu !
Côté Canadien :
Sans hésiter, le premier avantage pour nous d’être devenues Canadienne c’est qu’on a la liberté de vivre où on veut : avec elle, nous n’avons plus peur de voir notre résidence permanente révoquée !
Nous n’avons plus besoin de visa de touristes pour les pays du Commonwealth. Malheureusement, ça ne s’applique pas encore pour les visas de travail ou de résidence permanente. Mais on croise les doigts, c’est sûr que ça va venir !
L’entrée aux États-Unis est devenue facile, plus besoin d’ESTA
Nous pouvons travailler n’importe où au Canada : d’Halifax à Vancouver en passant par le Yukon, il nous reste tellement d’endroits incroyables à découvrir à bord de notre bus ! Et ce, sans limite de temps !
Les deux passeports :
Encore une fois, si tu perds l’un de tes passeports, tu auras toujours l’autre pour continuer à voyager : c’est quand même une sacrée garantie !
Par contre, évite de les ranger au même endroit en voyage !
Avoir deux passeports ça te donne aussi un petit style agent secret trop classe !
Pour finir, merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! On espère que cet article t’a rassuré et que si tu hésitais à sauter le pas pour une expérience au Canada, il t’a convaincu de le faire. Le Canada est un pays extraordinaire et tu pourras y vivre des expériences très enrichissantes que ce soit sur le plan professionnel ou personnel.
Les processus administratifs pour obtenir les différents visas sont parfois un peu rébarbatifs, mais si tu suis tout le processus à la lettre en fournissant les informations demandées, il n’y a aucune raison que ta demande soit refusée !
Pour bien découvrir ton pays d’adoption !
Les Guides Verts Michelin ci-dessous pourront t’aider à visiter ce nouveau pays où tu t’installes tout en te donnant pleins d’informations utiles sur l’histoire et la culture du Canada !
Nous t’invitons aussi à lire ou à écouter l’interview de Cam c’est elle qui revient sur son expérience au Canada !
Partage-nous tes questions ou ton expérience sur le sujet
Si tu as toi aussi une expérience au niveau des visas ou de l’expatriation, écris-nous, ça nous fera plaisir d’en savoir plus sur ton parcours. Et on aura certainement des petites questions à te poser !
Laisse-nous en commentaire tes questions sur le sujet, on fera de notre mieux pour te répondre.
Patricia dit
Cet article débutait bien pourtant jusqu’à ce que je lise cela : » Mais pour certaines personnes présentes qui viennent de pays pauvres, en guerre, de dictatures, etc… cette citoyenneté change tout pour eux. Ils vont pouvoir avoir un avenir, vivre en sécurité, avoir l’accès à une éducation, trouver un travail, accéder à l’égalité des chances et des droits… »
Vive les clichés et stéréotypes…Je vous rappelle que tous les étrangers ne sont pa pauvres dans les pays en voie de développement. Certains sont medecins, avocats, et chercheurs dans leur pays malheureusement le chomage, le terrorisme, la corruption, les gilets jaunes et autres aléas de la vie peuvent pousser une famille à immigrer TOUT COMME VOUS et pourtant vous ne venez pas d’un pays dit « pauvre » (enfin pas pauvre en apparence parce que votre pays dépouille la richesse des autres…. sinon en vrai la France à part son vin, sa culture et son fromage… bah elle est bien pauvre la France en matière premiere! Dites-vous que lorsque vous prenez votre café de bon matin et démarrez votre voiture c’est bien grace aux pays pauvres que vous avez ce privilège de vivre de la misère des autres. Alors faites un peu profil bas et ayez un moins un peu de reconnaissance lorsque vous mentionnez les « pays pauves ».
Un francais c’est pas forcément riche en France il existe des pauvres francais, Des français blancs qui quittent également leur misère ou manifestent au rond point!
STOP aux clichés et voyager un peu plus loin que l’hémisphère Nord… bon sang! Oops mais pourtant vous avez soit disant fait un tour du monde mais vous avez retenu quoi de ce tour du monde?! Je me le demande bien.. Quel gachis! …. sinon il y’a des livres aussi si les voyages ça ne marchent pas pour vous éduquer!
Clem et Mumu dit
Bonjour Patricia, nous avons tout à fait conscience de ce que tu dis. On sait très bien que la pauvreté se trouve partout dans le monde, que ce soit en France ou ailleurs. On ne faisait pas un traité sur le sujet et on a réduit notre message en un paragraphe. C’est un sujet complexe et d’ailleurs, je suis plutôt impliquée dans ces sujets depuis plusieurs années. Le message ici est de se rappeler justement que nous étions privilégiées vis-à-vis de personnes qui n’ont pas vécues leur immigration dans le même contexte que nous.
Stéphane dit
Bonjour Clem et Mumu,
J’ai lu votre blog et surtout votre parcours du PVT jusqu’à la Citoyenneté Canadienne et j’en suis content pour vous !
Je suis actuellement dans le même cas que vous, c’est-à-dire que je suis en PVT et je travaille actuellement pour un employeur canadien à Toronto même.
Je suis venu ici avec mon PVT dans le but de commencer ma nouvelle vie aussi professionnellement mais surtout personnellement car je me marie dans pas longtemps avec ma fiancée qui elle, est canadienne.
J’aimerais savoir si les démarches pour passer d’un PVT à la résidence permanente (passage par le parrainage pour moi) est possible et plus rapide que les autres démarches sous Entrée Express ?
Je suis arrivé avec mon PVT courant Novembre 2021 et je me marie officiellement durant l’été 2022.
A partir de ce jour, je débuterais forcément mes démarches pour la RP avec comme finalité…. La citoyenneté !
Pensez-vous que c’est possible et surtout, d’avoir un permis de travail dit transitoire si jamais mon PVT arrivé à expiration lors du process de la RP ?
Je ne m’imagine pas retourner en France et laisser ma femme seule ici etc…
Merci pour votre réponse !
~Stéphane
Clem et Mumu dit
Bonjour Stéphane et merci pour ton message !
Les délais pour obtenir la RP ont explosé avec la pandémie 🙁 Tu peux aussi demander ta RP en valorisant ton expérience professionnelle au Québec. Si jamais ton PVT expire avant que tu n’aies obtenu ta RP, tu peux rester sur le territoire (par contre, tu ne peux pas sortir du pays, ils ne te laisseront pas ré-entrer). Par contre, tu n’es pas sensé travailler sans visa.
En attendant ta RP, tu peux demander un visa jeune professionnel en attendant, c’est plus rapide à obtenir (si tu correspond aux critères). L’inconvénient, c’est que tu es rattaché à un employeur. Il faut donc que tu trouves un travail et un employeur qui est d’accord.
Sinon, tu peux avoir l’option de reprendre tes études en demandant un permis d’études. Tu ne travailleras pas mais ça t’occuperas 🙂 Je crois qu’après quelques mois, tu peux travailler dans un job étudiant à temps partiel.
Mais le mieux, c’est que tu appelles Immigration Canada pour poser tes questions car les conditions et les délais changent souvent. Et nous, ça fait déjà plusieurs années qu’on a passé le processus…
À bientôt !
Clem & Mumu