by Où et comment trouver ses premiers clients tout en étant exigeant quand on est illustrateur/illustratrice freelance ?
Comment signer des projets qui collent à 100 % avec tes aspirations ?
Fanny Blanchet, membre du Campus des Créateurs Nomades, a trouvé les réponses à ces questions.
Graphiste, illustratrice et autrice de bandes dessinées, elle s’est lancée en indé et travaille sur plusieurs projets qui collent complètement à ses valeurs et ses – nombreux ! – centres d’intérêt.
Dans cette interview, elle te dévoile ses secrets et ses conseils pour te lancer, toi aussi, dans l’illustration et te fait découvrir les coulisses de son travail.
Tu peux retrouver cette interview sur YouTube,
ou sur notre podcast « Créateurs Nomades » :
Fanny Blanchet, une illustratrice freelance aux nombreux projets
Fanny Blanchet est graphiste, illustratrice freelance et autrice de bandes dessinées.
Elle vit en Suisse et a suivi un Master en Bande dessinée, qui lui a permis d’acquérir les compétences techniques nécessaires et de développer son sens artistique.
Même si je l’ai fait beaucoup évoluer par la suite.
Fanny Blanchet
Fanny a rapidement su qu’elle voulait être indépendante.
Je me suis toujours dit que j’avais envie de faire des trucs pour moi.
Fanny Blanchet
Elle s’est donc lancée comme illustratrice freelance depuis l’année dernière, après s’être inscrite au Campus des Créateurs Nomades.
Multipotentielle, Fanny a su définir ce qui la faisait vibrer : tout ce qui est visuel et artistique (elle n’est pas illustratrice pour rien !), le domaine de l’environnement et du développement durable, et la pédagogie !
Passion qu’elle assouvit lorsqu’elle donne des cours de plongée, mais aussi lorsqu’elle anime des workshops de bande dessinée dans des écoles.
Mes pôles d’intérêt, c’est vraiment le feu d’artifice !
Fanny Blanchet
Et très vite, elle trouve ses premiers clients, avec qui elle partage des valeurs communes et dans ses domaines de prédilection :
- WWF Youth, pour un jeu de plateau traitant de l’écologie et du développement durable dont elle s’occupe, entre autres, de l’identité visuelle ;
- une cliente qui travaille dans les domaines de la pédagogie et des neurosciences, pour confectionner du matériel pédagogique à destination d’enfants atteints de TSA (Trouble du Spectre Autistique) ;
- deux auteurs de livres jeunesse, dont elle doit créer l’univers graphique et illustrer les personnages.
Des missions passionnantes !
Fanny Blanchet a réalisé le rêve de nombreux créateurs nomades : trouver sa voie et vivre de son activité en travaillant sur des projets tous plus exaltants les uns que les autres !
Arriver à ce résultat commence par apprendre à bien se connaître.
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Comment trouver des projets en phase avec ses aspirations ?
Comment trouver des clients et des missions d’illustration en freelance qui soient en phase avec tes valeurs et tes aspirations ? Fanny te donne les conseils qu’elle s’applique depuis qu’elle s’est lancée.
Se faire connaître en tant qu’illustratrice freelance
Ce qui marche le plus pour Fanny, c’est le fait de montrer son travail et en parler. Le bouche-à-oreille fait le reste ! Et ça change complètement les rapports avec ses potentiels clients, en comparaison à de la prospection.
Dès que quelqu’un vient par le bouche-à-oreille, la confiance est déjà beaucoup plus grande que quelqu’un qui ne te connaît pas et qui te découvre par hasard.
Fanny Blanchet
Elle a raison : quand quelqu’un te recommande, c’est comme s’il donnait un peu de sa jauge de confiance à tes clients potentiels. Et ça fait grimper ta crédibilité !
Mener des projets persos
Les projets personnels, qu’on appelle dans le Campus des projets CLÉS, c’est mener des projets qui te plaisent et qui parlent de tes valeurs.
En communiquant dessus, sur les réseaux par exemple, tu développes ta visibilité et tu attires des clients qui vont apprécier ton travail et partagent les mêmes valeurs que toi.
Fanny en est convaincue et elle a même mené plusieurs de ces projets. Elle réalise d’ailleurs en ce moment une autofiction romancée sur une expérience qu’elle a vécue avec ses parents, quand elle était ado. La famille de Fanny voulait inviter en Suisse un ami kenyan, pour lui faire découvrir le pays. Là, ils se sont heurtés à de nombreux obstacles administratifs et politiques. Fanny, marquée par cette histoire, a eu envie d’en parler dans cette bande dessinée.
Et en plein processus créatif, elle a pris conscience que les lecteurs ne connaissaient pas le travail caché derrière la création d’une bande dessinée.
Qu’est-ce que c’est de créer une bande dessinée ? Sur quoi je réfléchis ? Quelle couleur je vais utiliser ? Quel type de dialogue, ou pas, je vais donner ? Comment est-ce que j’agence mes pages ? Qu’est-ce que le découpage d’un scénario ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que c’est un scénario, un pitch ?
Fanny Blanchet
C’est le déclic : et si elle parlait des coulisses de la création d’une BD ?
Notre illustratrice freelance publie donc une série de vidéos sur Instagram et sur TikTok, dans lesquelles elle parle de toutes les étapes par lesquelles elle passe pour créer une bande dessinée.
Et elle reçoit déjà de nombreux retours très positifs ! Une jolie victoire pour elle, qui avait peur de se montrer face caméra et de poster son image sur les réseaux sociaux. Et, qui sait, une autre occasion de se faire connaître et de lui amener des missions par la suite !
Il faut semer des graines.
Fanny Blanchet
Communiquer sur les réseaux
Pas toujours facile de publier sur les réseaux sociaux quand, comme Fanny, on est introverti. Pourtant, il y a plusieurs manières de le faire et c’est vraiment un excellent moyen de développer ta visibilité, de montrer tes compétences et de faire entrer les autres dans ton univers.
Et, qui sait, l’une de tes vidéos peut devenir virale ou tu peux te faire repérer par une maison d’édition, qui verra que tu as déjà une petite audience. Ce qui pourrait l’encourager à faire appel à toi parce qu’elle sait qu’elle va vendre derrière !
Pour Fanny, publier sur les réseaux est aussi une bonne manière d’expérimenter de nouvelles compétences.
Ça me permet d’apprendre beaucoup : comment tourner, comment monter…
Fanny Blanchet
Des compétences qu’elle pourrait mettre à profit par la suite pour ses clients !
Participer à l’Inktober, le challenge des créatifs
L’Inktober est un défi pour les graphistes, les illustrateurs et tous les créatifs qui, pendant 31 jours au mois d’octobre, doivent publier sur les réseaux une création autour d’un sujet donné. Un vrai challenge !
Pour ne pas être seule dans l’aventure, Fanny a proposé ce défi incroyable à d’autres membres du Campus. D’ailleurs, Jasmine Herpe y avait aussi participé ! Pour l’occasion, nous avions créé des équipages, afin que les participants puissent se retrouver pour faire le point et se soutenir chaque semaine.
L’avantage de l’Inktober, c’est qu’il constitue un projet perso à lui tout seul, avec les mêmes effets sur ta visibilité et le travail de tes compétences.
Ainsi, l’année dernière, Fanny a conçu un récit en 31 cases qui parle de la genèse des sirènes. Quelques semaines plus tard, une professionnelle du domaine de l’apnée, qui souhaite écrire un livre, la contacte pour illustrer son projet. Sirène professionnelle, elle a eu un coup de cœur pour le travail de Fanny pendant l’Inktober !
Les projets clés, comme l’Inktober, te permettent de te connecter au monde extérieur et de développer tes compétences et ton réseau.
Apprendre à cibler ton client idéal
Pour trouver des missions freelance en accord avec tes aspirations, il te faut apprendre à construire une offre, savoir comment estimer le coût de ton travail pour fixer tes tarifs, mais aussi te poser des questions sur ton identité et tes valeurs…
Qui je suis en tant que créatrice ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que j’aimerais ? Quel client j’aimerais attirer ? Quelles sont mes valeurs ?
Fanny Blanchet
Un vrai travail d’introspection.
Ce sont des questions qu’on se pose parfois plus ou moins consciemment, sans réussir à mettre des mots vraiment clairs dessus.
Grâce aux différents modules du Campus, Fanny a pu mener sa réflexion et a aujourd’hui une idée beaucoup plus précise de où elle a envie d’aller et à quel type de client elle a envie de s’adresser.
Clarifier ses idées lui a permis d’apprendre à parler à ses clients cible, à connaître leurs besoins et parler le même langage qu’eux. C’est comme ça qu’elle attire à elle ce qu’on appelle ses clients idéaux !
Si toi aussi tu rêves de devenir freelance, que tu sois illustrateur, comme Fanny, ou photographe, vidéaste, graphiste, rédacteur, monteur… nous avons conçu un guide gratuit pour t’aider à démarrer ton projet !
Festival de la BD en Uruguay : une expérience incroyable
Fanny a été invitée à un festival de bandes dessinées en Uruguay, en Amérique du Sud : une expérience totalement hors du commun dont elle est très fière !
Tout a commencé par un mail un peu étrange d’un festival de bandes dessinées, le Montevideo Comics. Fanny a d’abord cru à une arnaque.
J’ai failli le mettre à la poubelle !
Fanny
Heureusement, elle contacte l’ambassade de Suisse pour s’en assurer. Cette dernière lui confirme que l’invitation est bien réelle !
À la fois flattée et un peu stressée, Fanny s’envole donc pour l’Uruguay, malgré son appréhension.
Une expérience incroyable ! Notre illustratrice freelance a pu rencontrer d’autres artistes internationaux avec qui elle s’est liée. Ils ont même prévu de se revoir chacun les uns dans le pays des autres.
Un gros coup de boost pour Fanny et une découverte d’autres univers dans le domaine de l’illustration et de la bande dessinée.
Ce genre d’événements, c’est vraiment l’occasion d’aller rencontrer des gens du même milieu que toi et qui ont les mêmes problématiques, mais qui sont dans des univers totalement différents.
Fanny Blanchet
En effet, l’Amérique du Sud est plus influencée par la culture BD des US, donc l’univers comics, « super-héros ». Différent de l’univers de tradition franco-belge ! Une autre manière de découvrir la bande dessinée et de se confronté à un public qui est à fond là-dedans.
Comme on l’avait évoqué avec Alan Doucet, le voyage est vraiment l’occasion de découvrir d’autres cultures et de nourrir ta créativité !
Les blocages pour se lancer en freelance… et comment les surmonter ?
Eh oui, se lancer en indé, ça peut faire peur… Mais de quoi a-t-on peur exactement ? Et, surtout, comment surmonter ces blocages qui peuvent t’empêcher d’avancer ?
Les peurs du futur freelance
Après ses études, Fanny Blanchet a très vite décidé de devenir illustratrice freelance. Le salariat ne l’attirait pas du tout. Pourtant, comme beaucoup, elle a eu peur de se lancer.
Oui, j’avais des peurs… et je pense que j’en ai toujours aujourd’hui ! Mais je ne regrette pas une seule seconde mon choix.
Fanny Blanchet
Rares sont les futurs freelances qui n’ont pas peur ! Il faut dire que le statut d’indépendant n’est pas le plus valorisé dans notre société, ni celui qui est appris à l’école d’ailleurs…
Mais, dis-toi bien une chose : si tu as peur, c’est que tu es au bon endroit. C’est Ulysse Lubin qui le dit !
En ce qui la concerne, Fanny avait peur de manquer. Manquer de temps, manquer d’argent… Comment a-t-elle surmonté ses peurs ?
En faisant une transition en douceur !
Le slashing : une bonne manière de créer son tremplin avant le grand saut
Fanny s’est lancée dans le freelancing tout en occupant un emploi salarié, pour avoir un filet de sécurité.
Cumuler les deux lui a permis de pouvoir développer son activité sans se mettre une pression phénoménale. Elle a eu ainsi le luxe de choisir ses mandats.
C’est comme ça qu’elle a pu construire son réseau et un portfolio qui lui plait vraiment.
Sans filet de sécurité, je pense que tu as moins la possibilité de prendre des risques.
Fanny Blanchet
C’est exactement ce qu’on conseille à tous nos élèves dans le Campus. Construis ton tremplin pour te lancer en indé en toute sérénité. Ça peut être un coussin financier qui te permet de tenir quelques mois, ou cumuler tes missions avec une activité salariée à côté.
Et comme son employeur est ouvert au travail à distance, Fanny peut goûter au voyage en mode digital nomad. Et ce n’est pas pour lui déplaire, bien au contraire !
Aujourd’hui, elle travaille même uniquement sur mandat pour son employeur, un peu comme avec un client récurrent en fait. Ce qui lui donne la liberté de partir bientôt pendant un mois au Brésil.
Une liberté qu’elle n’échangerait pour rien au monde !
Se former
J’avais l’impression qu’il y avait quelque chose de possible (…) mais en même temps je n’avais pas les clés concrètes pour le faire. J’ai fait une école d’art et ce qui m’a beaucoup manqué, c’était cet aspect concret.
Fanny Blanchet
Comme beaucoup de créatifs qui veulent se lancer en freelance, Fanny manquait de repères et d’outils concrets pour avancer dans son projet.
Une école d’art t’apprend à te perfectionner dans ton domaine, mais ne t’apportera pas les connaissances nécessaires pour tout ce qui relève de l’entrepreneuriat, des démarches administratives, de la relation client…
C’est pour cette raison que Fanny a décidé très vite de se former. Elle s’est inscrite au Campus des Créateurs Nomades, notre formation phare pour aider les créatifs à se lancer en freelance. Sans regret !
Elle a eu aussi la possibilité de rencontrer d’autres créatifs dans la communauté, notamment lors des Feux de camp.
J’ai trouvé qu’il y avait une super énergie.
Fanny
C’est important, quand on se lance en freelance, de savoir bien s’entourer pour éviter le sentiment de solitude qu’éprouve certains entrepreneurs. C’est pourquoi la communauté du Campus est souvent si appréciée par les élèves. On y retrouve soutien, entraide mais aussi célébration des victoires !
Se fixer des objectifs
Pour avancer en toute sérénité, Fanny te conseille de te fixer des objectifs précis, après avoir mis des mots sur tes blocages, pour tenter de les résoudre.
Par exemple, elle savait qu’elle voulait être freelance, mais qu’il lui manquait des clés pour y arriver : elle s’est donc inscrite au Campus.
C’est un investissement, mais elle n’a pas hésité longtemps avant de se lancer.
J’avais envie d’investir en moi.
Fanny Blanchet
Son premier objectif a été de rentabiliser son inscription. Commencer par se rembourser la formation, d’abord, ce qu’elle a fait très rapidement.
Puis elle s’est fixée d’autres objectifs. Notamment pouvoir louer un local dédié à son travail.
Un espace professionnel où elle retrouve tout son matériel et peut accueillir ses clients.
Elle sait que, dans son budget, elle doit pouvoir payer son loyer, en plus de gagner sa vie.
Se fixer de tels objectifs est une vraie source de motivation et l’oblige à s’appliquer une discipline. Grâce à cette méthode, pas de place pour la procrastination !
Son dernier conseil à tous ceux qui veulent devenir illustratrices/illustrateurs freelance ?
Investis en toi !
Merci Fanny pour cette interview !
À retenir
- Pour devenir illustrateur/illustratrice freelance, construis ton tremplin pour te lancer dans le bain de l’entrepreneuriat en toute sérénité et pouvoir accepter uniquement les missions qui te font vibrer !
- Construis des projets personnels dans lesquels tu t’éclates et communique dessus pour développer ta visibilité et attirer des clients qui correspondent à tes valeurs.
- Apprends à bien définir ton client cible, à te poser les bonnes questions sur les missions que tu veux réaliser. Pense à l’Ikigaï pour t’aider à démêler tout ça !
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